Surréalisme : Zones de contact. L'Afrique, l'Océanie et l'Amérique du Nord comme lieux de dialogue et de friction H+R ART CONSULT
H+R ART CONSULT présente une exposition intitulée "Surréalisme : Zones de contact. L'Afrique, l'Océanie et l'Amérique du Nord comme lieux de dialogue et de friction".
Zones de contact : Surréalisme, Afrique, Océanie, Amérique se propose d’examiner les liens conceptuels et matériels existant entre le mouvement surréaliste, son esthétique et sa vision du monde, et des oeuvres d’Afrique, d’Océanie et des Amériques. Pour ce faire, nous souhaitons démontrer qu’il est possible de passer outre le récit suranné de la «découverte» et des “affinités esthétiques” qui continue à étayer les discours sur les rapports entre modernités occidentales et arts dits non-occidentaux. L’exposition à pour but de mettre les arts d’Afrique, d’Océanie, et des Amériques au centre du discours, par le biais de deux approches, l’une conceptuelle et l’autre ancrée dans des exemples concrets.
L’exposition suivra ces deux grands axes : le premier mettra en avant la centralité des rêves, du subconscient, et de l’immatériel dans les arts d’Afrique, d’Océanie, et d’Amérique tout en soulignant la manière dont cela fait écho aux préoccupations du mouvement surréaliste tels qu’André Breton le définit dans son Manifeste de 1924. Le second considérera l’engagement direct des Surréalistes avec ces arts, que ce soit en les publiant dans leurs revues, en les incluant dans des expositions, en y consacrant des écrits poétiques, ou encore par leurs pratiques collectionneuses et parfois marchandes, – tout en abordant la manière dont ces activités s’inscrivent ou se mettent en porte-à-faux du contexte colonial de l’époque.
Suivant la définition faite des “ zones de contact ” par l’anthropologue Mary Louise Pratt (1991) comme des espaces sociaux de rencontres et de frictions culturelles, l’exposition offrira une approche ancrée historiquement et théoriquement, sur la dialectique des arts non-occidentaux et du Surréalisme pendant l’entre-deux-guerres. Notre but est de démontrer l’existence d’un ensemble de capillarité, alors même que Breton, en 1955, déclarait : “ L’inspiration que nous avons pu tirer de leur art est restée en définitive sans effet, faute d’un contact organique élémentaire, laissant une impression de déracinement» – et de placer les arts d’Afrique, d’Océanie et des Amériques au centre du récit et non pas comme une note en bas de page de l’histoire du Surréalisme. L’histoire ainsi ré-articulée est celle d’une relation complexe qui trouve sa source dans un nouvel ordre de l’histoire de l’art établi en Occident à une époque de profonds changements dans les pouvoirs mondiaux et à l’apogée de l’entreprise coloniale.
L’exposition combine deux approches, distinctes mais avec des points de mise en abîme et de friction :
Section 1 – Rêve, inconscient et immatérialité dans les arts d’Afrique, d’Océanie, et des Amériques
- Quand Baiame rêva le monde : Le temps mythique du peuple autochtone des aborigènes d’Australie
- Support de rêves : Les appuis-tête
- Transe et états “extra-ordinaires”
- Les mots comme connecteurs et activateurs
- La vision : Le rêve comme source d’inspiration
Section 2 – L’engagement surréaliste : Une histoire d’appropriation
- Surréalisme et impérialisme : Entre contribution et dénonciation
- Marché et désir
- Poésie et merveilleux
- Journaux : Analogies et altérité
- Expositions : Rencontres fortuites
L’exposition est organisée du 3 au 21 septembre 2024 à la galerie Charles-Wesley Hourdé sur un co-commissariat de Yaëlle Biro (pour la note conceptuelle), et Nicolas Rolland (pour le choix des oeuvres).
Un catalogue sera édité pour l’occasion.
Voici les trois idées clefs que nous souhaitons mettre en avant :
- Plutôt que des «affinités» esthétiques arbitraires, des points de contact concrets relient le Surréalisme aux arts historiques d’Afrique, d’Océanie et des Amériques.
- Le rêve et l’autre monde sont des concepts centraux pour les arts d’Afrique, d’Océanie et des Amériques, ainsi que pour le Surréalisme.
- L’examen attentif des engagements des surréalistes avec les arts d’Afrique, d’Océanie et des Amériques par le biais de publications, d’expositions et d’opinions politiques nous permet de mieux comprendre ce mouvement artistique majeur du XXème siècle qu’est le Surréalisme tout en repositionnant les arts dits non-occidentaux au centre du récit de l’histoire de l’art du XXème siècle.
Exposition organisée en partenariat avec le Centre Pompidou, l’Association André Breton, et le Comité des Galeries d’Art
Catalogue de la vente des collections d’André Breton et Paul Éluard, 1931
Statue Uli, ancienne collection André Breton
Revue de presse
Les évaluations sont gérées par les outils E-net Business